Préface à La Disparition

Préface à La Disparition

Philippe Lacoue-Labarthe

Vers 1965, Philippe Lacoue-Labarthe, jeune professeur de philosophie à Bordeaux, fait un rêve étrange dont sa propre disparition est le motif le plus lourd, le seul évident. Il se lance dans le récit de ce rêve, où il rencontre un récit de Borges. Puis il laisse de côté cette tentative littéraire. L’oublie. Les années passent. Beaucoup d’années. La disparition, mais cette fois effective, s’approche. En un sens elle est là, et peut-être même a-t-elle toujours été là, comme un précédence, un absolu, une fondation. À ce moment-là, Philippe Lacoue-Labarthe se souvient de ce texte ancien, et pense le reprendre. Mais il ne le peut plus, il est trop tard – il écrira seulement une brève postface, entièrement bouleversante. C’est ce double mouvement de retour et de départ que l’on trouvera ici, sous le titre définitivement provisoire que lui donna l’auteur.