La Patrie des fourmis

La Patrie des fourmis

Javier Tomeo

On retrouve les thèmes chers à Tomeo, la précision des géographies et des comptages, les obsessions visuelles, la mise en place sonore du récit, les listages, les dialogues savoureusement plats, les déroulés de scènes imperturbablement frustrants, le ratage et la solitude, baignant, en contre -chant, dans une sorte de climat d’allégresse vitale, et puis ce désir de faire contre mauvaise fortune bon coeur, le fameux sourire à la Tomeo, pas loin de la larmette. Témoin, ce récit drolatique, mais comme séché pour n’en garder que la carapace, les élytres, bref l’esquisse. Récit poétique, où le sentiment, le lyrisme ne sont pas de mise, mais où c’est l’art littéraire revendiqué comme pur, en tout cas épousseté de ce qui n’est pas « écrire » qui fournit au lecteur un os à ronger. La chair est maigre, mais la moelle succulente. Derrière ce texte somme toute court, une immense ambition, se faire, nous faire plaisir.

Traduit de l’espagnol par Denise Laroutis.

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